Gemmage à l'active
Matthieu Cabaussel
Ce procédé, inventé en Russie puis expérimenté en Allemagne vers 1937-1938 (Courau, 1995), a été introduit en France dans les années 1950. Dans ces forêts plus froides, la campagne étant plus courte il a été nécessaire de développer des méthodes permettant d’augmenter les rendements et de pallier à la main d’œuvre partie sur le front. Cette technique a ensuite été perfectionnée aux Etats-Unis, avant d’arriver dans la forêt landaise
Le gemmage à l’activée consiste à pulvériser un brouillard d’acide sulfurique sur la carre juste après la pique, afin de maintenir les canaux conducteurs de résine ouvert plus longtemps, et ainsi retarder la cicatrisation. Le double avantage de ce procédé est qu’il permet d’espacer les piques de 15 jours au lieu d’une semaine selon la méthode traditionnelle, et d’améliorer le rendement de l’ordre de 20%. La pique se pratique avec un outil que l’on appelle la « rainette ». Son tranchant est large de 20 mm et la pique s’effectue horizontalement dans le sens de la largeur, ou légèrement inclinée. Le tranchant de la rainette entaille l’écorce et le liber, tandis qu’une poire remplie d’une solution diluée d’acide sulfurique permet la pulvérisation. Ce procédé n’était pas réputé nuisible pour le pin, néanmoins on constate que les carres gemmées à l’acide ont plus de difficultés à cicatriser. D’autre part ce procédé a été responsable de la mort de bon nombre d’écureuils et de cigales, qui s’empoisonnaient en venant boire l’eau des pots de résine, chargée d’acide