La Montagne sur les dunes anciennes
Robert AUFAN
Si ses paysages résultent de la volonté des hommes, ils sont aussi le résultat de contraintes naturelles.
Elle a en effet poussé sur des dunes « primaires » paraboliques. Ces dunes, en forme de croissant, ont la partie concave tournée face au vent d’ouest. D’après les dernières datations sur le paléosol 3 de la dune du Pilat, elles se seraient installées entre 500 et 1000 et auraient été ensuite recouvertes de forêts.
Le relief tourmenté des dunes anciennes (à droite) et la régularité des dunes modernes (barkhanes côtières, à gauche). Photo aérienne, collection particulière.
Le relief de la « montagne » est donc très tourmenté avec, sur une très grande partie de sa superficie, une alternance de dunes (les trucs) et de vallées(les bats). D’ailleurs la toponymie gasconne de cette forêt, qui date souvent du Moyen Age, rappelle ces différentes formes. Ce massif, d’après les dernières estimations de 2004, a une superficie de 3651 hectares de terrains où poussent les résineux auxquels il faut ajouter les berges marécageuses de l’étang de Cazaux (16 hectares), et les marais (122 hectares), qui sont aussi des espaces usagers ce qui fait 3788 hectares.
La végétation y dépend donc pour une part du relief et varie selon l’orientation des versants :
- prédominance du pin sur les versants orientés au sud-ouest
- prédominance du chêne sur ceux orientés au nord-est
tandis que dans les dépressions internes entre les dunes, se sont développées des zones humides, les braous
Ailleurs, dans les zones planes, la végétation, se caractérise par une répartition en strates des différentes espèces. En ce qui concerne les végétaux caractéristiques de la chênaie atlantique acidiphile, on relève à plus de 16 mètres, le pin maritime, entre 8 et 16 mètres la strate arborée des chênes pédonculés qu’on retrouve aussi entre 4 et 8 mètres dans la strate arborescente, puis une strate arbustive, entre 2 et 4 mètres, caractérisée par les houx, les aubépines, ainsi que des arbres fruitiers sauvages néflier, prunellier, prunier, poirier; en dessous, une strate sous arbustive avec les chèvrefeuilles, les houx fragon, les brandes et cistes, puis une strate herbacée avec des potentilles, canches, germandrées et garances, enfin la strate cryptogamique composée de mousses et lichens. Un autre groupe concerne les espèces de la chênaie atlantique dégradée caractérisée en strate arbustive et sous arbustive par la bourdaine, les bruyères à balai et cendrée, les ajoncs d’Europe et la fougère aigle. Enfin, sur les décombres de cabanes se sont développées les ronces, les grandes orties, le pH toque ou raisin d’Amérique ainsi que le robinier ou faux acacia.
Dans les des zones qui ont été incendiées on trouve des plantes arbustives peu diversifiées ou bien la prédominance de la fougère aigle.